
Alors que de nouveaux rassemblements contestataires ont lieu en Egypte, « La Boite à Bulles », maison d’édition française, publie « Doigts d’Honneur, Révolution en Egypte et droits des femmes». Ce récit engagé prend place au Caire en juin 2013, lors de la révolution égyptienne au cours de laquelle plus d’une centaine d’agressions sexuelles et de viols collectifs ont été recensés.
Par Virginie Houet
Lors de ces manifestations de plus de quatre jours, deux ans après le printemps arabe égyptien, les femmes tentent de se frayer un chemin vers leurs droits les plus élémentaires. Portées par le souhait de plus de liberté et d’égalité, elles réclament, avec leur concitoyens masculins, le départ du nouveau président islamiste, Mohamed Morsi, élu après la chute de Moubarak.
Dans la BD reportage parrainée par Amnesty International (A.I.), les auteurs Ferenc et Bast, racontent comment et dans quel contexte les manifestantes furent violées et agressées sexuellement. « On aimerait penser que le récit relève du champ de la fiction » souligne A.I. qui intervient dans l’album. Dans l’histoire illustrée, la jeune Layla, étudiante en agronomie, est emmenée sur la place Tahrir pour participer à la manifestation par un ami d’enfance Asim. Elle se laisse porter par l’esprit de solidarité qui semble y régner et ignore qu’elle sera l’une des dizaines de victimes d’une forme de violence sexuelle extrêmement sauvage. Layla tentera par la suite de porter plainte contre ses agresseurs mais ni les autorités, ni même sa famille ne voudront entendre son histoire. « Ces violences ont été un choc tant elles ont contesté et brimé l’élan légitime que la Révolution avait libéré. Au-delà, elles ont réveillé et révélé les failles d’une société égyptienne fondée sur l’inégalité entre les hommes et les femmes. (…) » explique A. I.